Après une première journée au ralenti à prendre mes marques j’ai débuté les démarches nécessaires à mon installation. Je connaissais déjà la ville vue avec les yeux d’un touriste mais c’est un tout autre aspect qu’il me faut explorer à présent. Finies les courtes journées d’exploration culturelle où chaque minute est un instant précieux à économiser, le billet de retour agissant en épée de Damoclès. Place aux longues journées de recherche via internet et d’échanges de bons plans avec les autres pensionnaires, usant mon bermuda (à fleurs bien sûr) sur les bancs de l’auberge en sirotant une Number One ou une Manta.
Pour me faciliter la tache je me suis équipé d’un téléphone portable local, pas tant pour appeler que pour être joignable, les appels via les portables étant relativement chers. Avec un seul opérateur, l’OPT (Office des Postes et Télécommunications), et sans domicile je n’ai pas eu le choix et ai donc pris un téléphone à carte Liberté Mobilis. J’ai également ouvert un compte à la Société Générale Calédonienne de Banque, filiale indépendante de l’autre Société Générale. 
A priori sans logement ni CDI il n’est pas possible d’ouvrir un compte mais quand on est infirmier et quasi assuré de trouver rapidement un travail, les choses sont plus faciles… Il me faudra tout de même attendre environ 2 semaines avant de recevoir ma carte visa calédonienne de métropole, voir peut être plus au vu de la grève des banques qui se fomente derrière les guichets.
La grève est un des sports favoris en Nouvelle Calédonie, au même titre que le cricket, la chasse au cerf ou la conduite en état d’ivresse le week-end. Les agents du Trésor Public ont commencé la leur depuis plusieurs semaines créant un mini chaos sur le caillou. Outre les salaires des fonctionnaires qui risquent de ne pas sortir des tiroirs caisses ce mois ci, ce qui menace directement l’économie, les cigarettes ont été prises en otage elles aussi, ce qui menace directement l’ordre public ! Les clopes se monnayant 100 Francs Pacifiques l’unité sous le manteau (1 € = 119 CFP), le centre pénitentiaire et l’hôpital psychiatrique tous deux au bord de l’émeute, les comptables ont commencé à craindre pour leurs grosses têtes joufflues et lunettues et ont fait quelques concessions, avant que celles-ci ne finissent plantées sur des flèches faitières au milieu de la place des cocotiers, la cravate enfoncée dans la bouche, des cigarettes remplissant les orbites. Depuis les grossistes peuvent importer du tabac directement sans passer par la voie officielle mais la grève poursuis son cours de nouveau imperturbable.
Pour ce qui est du travail, comme je m’y attendais les autres infirmiers de l’auberge ne constituent pas une vrai concurrence puisqu’ils veulent pour la plupart travailler à Nouméa et que moi je ne le veux surtout pas ! Il y a un stock permanent d’une demi-douzaine de blouses blanche qui se renouvelle perpétuellement, il en arrive et repart presque chaque jour, c’est assez étonnant, est ce le caillou qui l’attire ou la blouse elle-même qui ne tient pas en place ?
Alors que la direction du CHT (Centre Hospitalier Territorial) aime à être courtisée avant de distribuer à la plèbe des miettes de CDD qui s’empressera de les engloutir sans trop être regardant, la responsable du recrutement de la Provinces Nord et celui de la Province des Iles Loyauté joints par téléphone m’ont tout de suite proposé plusieurs postes. Mon dévolu s’est jeté sur un remplacement de 2 mois au centre médical de Ouloup à Ouvéa du 1er décembre au 1er février, ce qui veut dire que je vais fêter la St Nicolas, Noël, le Nouvel An et mon anniversaire sur une petite île paradisiaque du Pacifique…
Pour en savoir plus sur Ouvéa, le plus simple c’est de chercher sur le net (sur Wikipédia par exemple) mais pour faire court c’est soleil, sable blanc, cocotier... Le reste je le découvrirai sur place !
Aujourd’hui vendredi je suis allé à la plage de Kuendu sur la presqu’île de Nou, à 15 minutes du centre ville de Nouméa avec d’autres pensionnaires de l’auberge (Magali, Thibault et Nicolas). C’était la première fois que je me baignais près de Nouméa, la dernière fois l’eau n’était qu’à 21°C, c’est un peu frais ! Cette fois ci l’eau étant à 26 et le ciel ayant décidé de nous faire don d’une bonne douche, j’ai pu y entrer sans problème…
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